À quatre mains et deux voix, Hiroko Patoureau (pianiste) et Valérie Pourroy (comédienne), racontent, lisent et jouent. C’est comme une discussion qui circule entre elles deux.
C’est un parcours en mouvement de l’une à l’autre, d’un espace à un autre, d’une époque à une autre.
Tout commence... par l’intimité de souvenirs personnels de leçons de piano - nous sommes au XXème siècle. Puis on glisse vers d’autres vies, d’autres époques. Nous voici aux XVIIIème et XIXème siècles. Les grands compositeurs eux aussi ont appris. Comment, avec qui ? Comment devient-on un Mozart, un Chopin ? Et surtout comment cela commence-t-il ?
Par des anecdotes, des extraits de textes et de lettres, la pianiste et la comédienne tentent d’approcher cet échange particulier entre celui qui donne et celui qui reçoit.
Tissé de morceaux de piano, le spectacle retrace des instants de vies, des étapes marquantes du parcours de compositeurs, par le prisme de l’apprentissage de l’instrument.L’origine du projet, par Valérie Pourroy :
À quatre mains et deux voix, Hiroko Patoureau (pianiste) et Valérie Pourroy (comédienne), racontent, lisent et jouent. C’est comme une discussion qui circule entre elles deux.
J’ai commencé le piano à 6 ans, et toujours, les relations avec mes professeurs ont été fortes, de belles rencontres. Au début du projet, j’ai aussi pensé à « La Cave » de Thomas Bernhard, spectacle sur lequel j’ai travaillé il y a quelques années. J’ai repensé à ce texte, et à la manière dont l’apprentissage de la musique a permis à l’auteur de sortir du désespoir dans lequel il était plongé à l’adolescence. Je n’ai pas souffert comme lui, loin de là, c’est plutôt le contraire... J’ai eu la chance de faire des rencontres extraordinaires lors de mes périodes d’apprentissage, qui continuent à se prolonger, c’est peut-être aussi pour ça que je n’arrête pas les leçons de piano…
Ce projet est né d’une envie de faire partager les relations déterminantes et privilégiées qui peuvent naître entre le professeur et l’élève. Il doit beaucoup aussi à la rencontre avec mon professeur de piano actuel, Hiroko Patoureau.
À plusieurs reprises, elle m’a proposé de lire des textes sur des grands compositeurs lors de soirées piano qu’elle organise avec ses élèves. Son point de vue sur les musiciens est toujours pertinent, insolite. Elle aime rire et trouve toujours l’anecdote appropriée à mettre en écho avec un morceau de piano.La construction :
L’envie de travailler ensemble s’est précisée. Je souhaitais parler de mon premier professeur de piano, raconter comment tout avait commencé, et Hiroko avait envie de parler du processus d’apprentissage de compositeurs importants de l’histoire de la musique. Tout naturellement, le spectacle s’est construit autour d’un axe : les leçons de piano.
Nous avons construit le texte ensemble, le nourrissant de nos lectures, de nos connaissances, de nos expériences intimes et aussi de nos recherches concernant les grands compositeurs (Wolfgang
Amadeus Mozart, Ludwig Van Beethoven, Karl Czerny et Franz Liszt).
Les textes sont dits, lus ; certains morceaux de piano sont joués à quatre mains.
Nous donnons à voir notre complicité, c’est joyeux et quelquefois grave, l’émotion n’est jamais loin. Nous traversons des tonalités différentes, autant de variations donnant du mouvement à notre parcours.La mise en espace :
La forme est sobre, épurée : un piano et un pupitre.
« Les leçons de piano » ont été jouées pour la première fois au musée de Tessé au Mans en mai 2019 (dans le cadre du festival « Faites passer l’mot #2 ») et repris en octobre 2019 (dans le cadre de « Faites lire » - salon du livre du Mans). Nous avons proposé pour ces deux évènements, en collaboration avec la conservatrice, une forme déambulatoire avec présentation de certaines oeuvres du musée. Le début du spectacle s’est déroulé en déambulation. Cette présentation inattendue a permis d’accentuer la notion de souvenir en faisant entendre la musique de loin. La deuxième partie a pris la forme plus habituelle d’un concert lecture où la comédienne et la pianiste se retrouvent dans une complicité au présent.
Ce spectacle est mis en valeur si le lieu est un lieu de mémoire ou de patrimoine. La déambulation est possible pendant la première partie (30 minutes environ), si l’on a la possibilité d’entendre toujours le piano. La deuxième partie est fixe, le public assis dans la salle où se trouve le piano.
Nous pouvons également jouer cette lecture-concert dans une même salle sans déambulation.- Date de création01/05/2019
- Durée1 heure 15 minutes
- Age
- à partir de 9 ans
- Conditions Techniques
- Jauge
70 à 150 personnes en fonction du lieu
Un piano (à queue de préférence) - Espace scénique
Selon le piano de 7m (largeur) x 4m
(profondeur) à 4m (largeur) x 3m (profondeur) - Eclairage
Autonome en lieu non équipé, plein feu en lieu équipé
- Tarif
Nous consulter
- Dossier de présentation à télécharger
- Références
- Bibliographie
- « Mozart » - Marcel Brion – Perrin éditions
- « W-A Mozart - A life in letters » – Edited by cliff Eisen – Penguin Classics
- « Beethoven » – Bernard Fauconnier – Folio Ed. Gallimard
- « Beethoven, The man revealed » –John Suchet – Ed. Elliott & Thompson
- « Beethoven raconté aux enfants » Le petit Ménestrel éditions Lucien Adès – texte de Jacques
Pradère dit par Madeleine Renaud et Jean Louis Barrault
- « Franz Liszt » - Alan Walker (Tomes 1 à 3) – Revised Edition (traduit chez Fayard) - Morceaux de piano :
- « La Matinée » – Dussek
- Etude - Bayer (pour les enfants)
- Allegro, Menuet – Wolfgang Amedeus Mozart (Salzburg 1762)
- Sonate « Quasi una Fantasia » n° 14 op.27 n°2 – Ludwig Van Beethoven
- « Lettre à Elise » – Ludwig Van Beethoven
- Etudes de mécanisme Opus 849 n°16 et 26 – Karl Czerny
- « Les Clochettes » – Karl Czerny
- Air de Papageno et du carillon « La Flûte enchantée » - Wolfgang Amedeus Mozart
- « Rhapsodie Hongroise » – Franz Liszt
- Transcription de Shubert « Sérénade » – Franz Liszt
- Grandes études « La Campanella » – Franz Liszt d’après Niccolo Paganini
- « Les Alpes Roses » op. 193 – Theodor Oesten
- Extraits des Textes
- 1
... J’apprends, j’aime ça, je recommence, je répète, je reprends, je m’énerve, je travaille, pas assez.
- C’est dommage !
- Mon premier professeur de piano me disait la même chose.
- Mon premier professeur de piano était violoniste et donc donnait des leçons de violon aussi. Elle avait
été concertiste en Algérie, quelques fois, elle me montrait dans le secret de sa chambre, sa robe de concert,
noire à paillettes.
Je rêvais à la scène ... - 2
- … Les conditions dans lesquelles Beethoven apprend la musique auraient pu l’en dégoûter à jamais,
le rôle de singe savant, ou d’enfant prodige, que son père entend lui faire jouer à la suite de Mozart, eût
été le meilleur moyen de lui briser les ailes s’il n’avait su affirmer, par la force de sa volonté, sa trempe
exceptionnelle, sa personnalité puissante, mélange détonant de brutalité et de mélancolie, de délicatesse
sensible et d’ambition démesurée.
Jeune compositeur, il suit encore les traces de Mozart et de Haydn, l’un de ses pères spirituels.
Avril 1787, Beethoven fut emmené chez Mozart, et à sa demande lui joua quelque chose que Mozart,
croyant que c’était une pièce de virtuosité préparée pour l’occasion, approuva assez froidement. Beethoven,
s’en étant aperçu, lui demanda de lui donner un thème sur lequel improviser. Comme il avait l’habitude
de jouer admirablement quand il était d’humeur à cela, galvanisé par la présence du maître pour lequel il
avait un respect si grand, il joua de façon telle que Mozart, dont l’attention et l’intérêt augmentaient, finit
par se diriger vers la pièce voisine où se tenaient quelques amis, et il leur dit : « Faites attention à celui-là,
un jour il fera parler de lui dans le monde »… - 3
- … Karl Czerny en 1801, âgé de 10 ans, apprend le piano et la composition avec Beethoven. Il deviendra
une fois adulte un professeur très réputé. Il a composé de nombreuses études…
« Czerny savait qu’en jouant du piano, on ne peut exécuter des oeuvres valables sans bases techniques
confirmées. »
Aujourd’hui, il ne reste de lui que son rapport pédagogique à la musique avec ses morceaux pour la
technique et non ses autres compositions (peu nombreuses).
- Et pourtant, il y a «Les clochettes» ! (le morceau est joué)
- Ça me rappelle quelque chose...
Quatre mains de la « Flûte enchantée » : air de Papageno et l’air du Carillon - 4
- … « Quand on est dans la même salle que Franz Liszt,
- on devient meilleur pianiste. »
- Les lundis, mercredis et vendredis de 15h30 à 18h00 avaient lieu dans la salle de musique de sa maison,
les Master Class. Les jeunes pianistes disposaient d’un piano à queue et d’un piano droit. Mais avant toute
chose, ils attendaient l’arrivée du Maître, qui faisait une entrée fracassante par le fond de la salle.
- « Le Maître arrive... »
- Tous se levaient, silencieusement. Franz Liszt arrivait au piano, les saluait puis regardait les
partitions du jour, en choisissait une pour commencer et demandait :
- « Qui joue ce morceau ? »
- Les élèves jouaient sur le piano à queue et Liszt sur le droit. Que leur disait-il ?...